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Il y a plus d’eau que prévu sur la Lune

Deux études de « Nature Astronomy » révèlent l’existence d’une multitude de micro-cratères retenant en leur fond de l’eau à l’état solide. Celle-ci provient probablement de la chute d’astéroïdes qui ont percuté la Lune, il y a des milliards d’années.

Le Monde avec AFP

Publié le 26 octobre 2020 à 19h26, modifié le 26 octobre 2020 à 20h38

Temps de Lecture 2 min.

Longtemps perçue comme un astre désespérément aride, la lune serait en réalité plus riche en eau que ce que l’on pensait, selon deux études parues lundi 26 octobre dans Nature Astronomy.

En 2008 déjà, des chercheurs ont découvert des molécules d’eau à l’intérieur de magma ramené par des astronautes des missions Apollo. Il s’agit de glace d’eau, piégée au fond de grands cratères perpétuellement à l’ombre, près des pôles, où les températures sont extrêmement basses.

60 % d’eau dans le pôle Sud

Une première étude révèle l’existence d’une multitude de micro-cratères retenant en leur fond de la glace d’eau, appelés « pièges froids ». « Imaginez-vous sur la Lune, près de l’un de ses pôles : vous verriez une myriade de petites ombres mouchetant la surface, dont la plupart sont plus petites qu’une pièce de monnaie. Chacune serait extrêmement froide, suffisamment pour abriter de la glace », décrit Paul Hayne du département d’astrophysique de l’Université du Colorado aux Etats-Unis.

Son équipe a utilisé les données de deux instruments de l’orbiteur de reconnaissance lunaire de la NASA, LRO. En combinant ces mesures avec des modélisations 3D, ils ont pu reproduire la taille et la répartition des ombres, à des échelles inférieures au millimètre. Les températures y seraient les mêmes que dans les grands cratères : environ − 160 °C. Mais ces micro-cratères sont bien plus nombreux : « On en trouve des dizaines de milliards, contre quelques centaines pour les plus grands », détaille Paul Hayne.

En les ajoutant aux surfaces déjà repérées, la superficie totale d’eau sur la Lune atteindrait 40 000 km2, dont 60 % dans le pôle Sud, « suggérant que l’eau est plus répandue sur la Lune qu’on ne le pensait », explique à l’Agence France-Presse (AFP) ce chercheur, auteur principal de l’étude.

Les astéroïdes à l’origine de l’eau sur la Lune

Une seconde étude apporte en outre la preuve chimique qu’il s’agit bien d’eau moléculaire. Le télescope aéroporté de l’Observatoire stratosphérique pour l’astronomie infrarouge (Sofia) a fourni de nouvelles données, grâce à l’observation de la Lune à une longueur d’onde plus précise qu’auparavant – à 6 microns au lieu de 3. Et, pour la première fois, les chercheurs ont pu distinguer nettement la molécule H2O (la formule chimique de l’eau) d’un autre composé chimique (l’hydroxyle, OH) auquel elle est mélangée.

Mais d’où vient cette eau ? Probablement de la chute d’astéroïdes qui ont percuté la Lune il y a des milliards d’années – la même source, pense-t-on, que pour la Terre. Les molécules d’eau éjectées lors de la chute de ces corps seraient tombées au fond de ces cratères, où elles sont restées « piégées à jamais » par le froid, explique Francis Rocard, spécialiste du Système solaire au Centre national d’études spatiales (CNES).

Si on arrive à mettre au point des techniques d’extraction, cela représenterait une ressource potentielle pour de futures missions spatiales, notamment la Lunar Gateway, la future mini-station qui sera assemblée en orbite lunaire. Pour les futures missions habitées vers Mars par exemple, on pourrait imaginer de « décoller de la Terre, faire un arrêt à lastation-service que sera la Lunar Gateway, d’où seraient envoyées des sondes sur la surface lunaire récolter de l’eau, et ainsi faire le plein nécessaire à l’équipage effectuant le voyage vers Mars », poursuit Francis Rocard, qui n’a pas participé aux études.

« Cela ferait baisser le coût du programme, car c’est moins cher que d’emmener l’eau depuis la surface de la Terre », souligne l’astrophysicien français, soulignant que le voyage vers Mars dure six mois.

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Le Monde avec AFP

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