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A Ouvéa, Macron œuvre à la réconciliation

C’est la première fois depuis trente ans qu’un président se rend sur ce lieu marqué par un passé douloureux.

Par  (Nouméa, envoyé spécial)

Publié le 05 mai 2018 à 10h17, modifié le 05 mai 2018 à 10h17

Temps de Lecture 5 min.

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Le président Emmanuel Macron plante un cocotier sur l’île d’Ouvéa, le 5 mai 2018.

Le drapeau de Kanaky – trois bandes bleu, rouge, vert et un rond jaune central dans lequel est insérée une flèche faîtière – flotte sur la pelouse de l’aire de chefferie de Wadrilla. C’est le deuxième rendez-vous d’Emmanuel Macron, samedi 5 mai, sur Ouvéa, cette île tragique de Nouvelle-Calédonie marquée par un passé si douloureux. Et lui-même a un rendez-vous avec l’histoire.

Il est le premier président de la République à se rendre sur les lieux où, trente ans plus tôt, quatre gendarmes furent tués, le 22 avril 1988, lors d’une tentative d’occupation de la gendarmerie de Fayaoué menée par un groupe de militants indépendantistes qui, dans leur fuite, prirent vingt-sept gendarmes en otage. Ouvéa, c’est aussi l’île où, le 5 mai 1988, les troupes de choc de l’armée et de la gendarmerie donnèrent l’assaut à la grotte de Gossanah, au nord de l’île, où s’était réfugié un des groupes des preneurs d’otages avec seize gendarmes : dix-neuf militants indépendantistes et deux militaires y trouvèrent la mort, dans des conditions qui n’ont jamais fait l’objet d’une enquête officielle mais qui n’honorent pas la République.

L’île porte en elle ce traumatisme. Un traumatisme encore plus intense et douloureux qu’un an plus tard, le 4 mai 1989, alors qu’il prenait part à la levée du deuil des « 19 de Gossanah », Jean-Marie Tjibaou, le dirigeant historique du FLNKS, celui qui avait conclu le 26 juin 1988 les accords de Matignon pour mettre fin à quatre années de guerre civile, était abattu, avec son bras droit Yeiwéné Yeiwéné, par un des siens, Djubelly Wéa, membre de la tribu de Gossanah.

« Exemple donné »

Le chemin fut long pour parvenir à réconcilier les mémoires, entre les habitants et les gendarmes d’abord. Entre les familles Tjibaou, Yeiwéné et Wéa ensuite. Ce long chemin de la réconciliation « lent, patient et difficultueux », le président de la République y a rendu hommage. « Je souhaite que nous puissions être à la hauteur de ce travail que vous avez fait depuis tant d’années, a-t-il déclaré en présentant la coutume aux chefs coutumiers de l’île. Je voulais vous remercier pour cet exemple donné. J’y apporterai ma pierre, de là où je suis. »

La venue de M. Macron à Ouvéa était redoutée. Quelques familles, essentiellement de Gossanah, étaient opposées à cette visite. En ce jour de deuil, le président de la République n’était pas le bienvenu. Pourtant, sa présence, précisément en cette date symbolique, a été un geste fort, salué par une très grande majorité de la terre d’Iaaï (Ouvéa), qui était venue en nombre lors de ces commémorations.

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