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Art africain : la France coloniale au rapport

Le document propose de modifier le code du patrimoine pour favoriser les restitutions d’œuvres aux Etats subsahariens.

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Publié le 21 novembre 2018 à 05h55, modifié le 22 novembre 2018 à 10h17

Temps de Lecture 7 min.

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Siège royal datant d’avant 1893, provenant de la ville de Bohicon (Bénin).

Le 28 novembre 2017, lors d’un discours à Ouagadougou (Burkina Faso), Emmanuel Macron déclare : « Je veux que d’ici cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique. » Pour la première fois, un président de la République française prend position sur la question des œuvres et objets africains conservés dans les musées français depuis le temps de la colonisation. Et cette position est à rebours de celle qui a été opposée jusqu’alors à toute demande venue d’un pays africain et qui tient en peu de mots : les collections nationales sont inaliénables et aucune restitution n’est donc possible.

Lire l’enquête sur la diplomatie des musées : Article réservé à nos abonnés Inquiétudes au sujet des restitutions africaines

Le discours suscite aussitôt, en France et à l’étranger, l’inquiétude des conservateurs, l’agacement des marchands, des échanges d’arguments juridiques et politiques. Puis plus rien jusqu’au 22 mars et l’annonce qu’une mission est confiée par l’Elysée à deux universitaires, la Française Bénédicte Savoy et le Sénégalais Felwine Sarr. Leur rapport devait être remis officiellement vendredi 23 novembre, et publié au Seuil fin novembre.

Le rapport Savoy-Sarr est long de 232 pages, annexes documentaires et illustrations comprises. L’essentiel est dans les 80 premières, qui s’efforcent d’articuler données historiques, politiques et juridiques afin de proposer une démarche globale. Dès l’introduction, le document circonscrit ses limites : l’Afrique subsaharienne d’une part, les collections publiques françaises de l’autre. Les cas algérien et égyptien sont explicitement exclus, parce qu’ils « relèvent de contexte d’appropriation et impliquent des législations très différentes ».

Lire la synthèse sur la restitution du patrimoine africain : « Nous sommes face à un défi historique »

Les auteurs, qui, de par leurs travaux antérieurs, ne sont pas des spécialistes du sujet, ont rencontré différents interlocuteurs, principalement des représentants des institutions muséales et culturelles, quelques juristes, mais fort peu d’historiens, encore moins d’acteurs privés tels que marchands (deux…) et collectionneurs (aucun n’est nommé). Ils se sont rendus au Sénégal, au Mali, au ­Cameroun et au Bénin, ce qui est peu mais s’explique sans doute par les délais relativement courts.

Le premier chapitre rappelle ce que tout le monde sait : les campagnes militaires, la colonisation fondée sur un rapport profondément inégalitaire du colonisateur blanc qui ordonne et du colonisé noir qui obéit. Il rappelle encore que les demandes de restitution sont aussi anciennes que la fin de l’empire colonial et qu’elles ont été repoussées depuis donc plus d’un demi-siècle. On apprend à cette occasion que des objets prêtés en métropole par l’Institut fondamental d’Afrique noire de Dakar en 1937, 1957 et 1967 ne lui ont jamais été rendus.

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