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Plus de 70% des salariés en télétravail veulent continuer à y avoir recours après le confinement

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Selon une étude de CSA pour Malakoff Humanis, l'adaptation à ce nouveau mode de travail a été facile, même si les entreprises n'ont pas toujours joué le jeu de l'accompagnement. De quoi inciter les salariés à poursuivre de manière ponctuelle ou globale.

Le pli est pris. Le recours massif au télétravail pendant la période de confinement a convaincu de nombreux salariés français. Et son maintien dans le plus de cas possibles pendant cette période de reprise ne devrait pas changer la donne. Au contraire.

Selon une étude* de CSA pour Malakoff Humanis, 73% des télétravailleurs interrogés (et 58% des nouveaux télétravailleurs) souhaitent demander à pratiquer le télétravail après le confinement de manière régulière (pour 32%) ou ponctuelle (41%). D'ailleurs, 35% des salariés (contre 16% seulement après les mouvements sociaux de décembre 2019 et janvier 2020) pensent que cette période de télétravail en confinement va modifier la position de leur entreprise vis-à-vis du télétravail.

Souplesse proposée par les employeurs

Cet engouement est porté par une mise en application jugée aisée par 75% des télétravailleurs (64% pour les nouveaux télétravailleurs). La souplesse proposée par les employeurs est également plébiscitée puisque 74% ont eu la possibilité d’adapter ou de réduire leurs horaires de travail pour répondre à leurs contraintes personnelles ou familiales.

La crainte de flottement dans le management ne semble pas avoir eu lieu puisque 75% (65% pour les nouveaux télétravailleurs) déclarent avoir eu des échanges réguliers avec leur responsable hiérarchique. 38% pensent que cette situation de télétravail contraint a un impact positif sur leur autonomie, leur responsabilisation, la gestion de leur temps et leur concentration.

Reste que tout n'est pas rose dans ce tableau. 54% des télétravailleurs estiment ne pas avoir bénéficié d’un accompagnement lors de la mise en place du travail à distance depuis le début du confinement (formation, sensibilisation aux risques des outils de travail à distance …). Ce taux atteint 68% chez les nouveaux télétravailleurs.

Dégradation de la santé mentale et physique

Les télétravailleurs ressentent une dégradation de la qualité du lien social (pour 39% d’entre eux) qu’ils estiment difficile à maintenir malgré les outils digitaux. 33% d'entre-eux estiment que ce contexte particulier de télétravail a un impact négatif sur leur charge de travail, et 30% sur leur motivation.

30% estiment que leur santé psychologique s’est dégradée tout comme leur santé physique (25%), 28% estiment que leur charge mentale a augmenté. 45% des télétravailleurs ont du mal à se déconnecter du travail, et 28% vivent des tensions avec leur entourage familial. 

Par ailleurs, les télétravailleurs pointent des difficultés opérationnelles: 43% n’ont pas d’espace de travail adapté, et 48% sont confrontés à des difficultés techniques plus importantes.

Nécessité d'un cadre

Une situation qui inquiète les syndicats dans une optique de généralisation du télétravail. Ces derniers réclament donc un cadre juridique précis pour le travail à domicile afin de sécuriser les salariés. Le gouvernement a en partie répondu à cette attente en publiant un guide sous forme de questions/réponses.

Du coup, si la perception du télétravail reste globalement positive avec une note moyenne de 7,9/10, elle est néanmoins en baisse puisqu'elle était de 9/10 fin 2019.

*Etude de CSA pour Malakoff Humanis, réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1010 salariés d’entreprises du secteur privé d’au moins 10 salariés – Recueil par internet, du 15 au 20 avril 2020. 

Olivier Chicheportiche