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Les Grandes Gueules

Manque de moyens dans la police: "Certains doivent acheter leurs propres menottes"

Le manque de moyens est une problématique que les forces de l'ordre rencontrent sur l'ensemble du territoire. Le journaliste Jean-Marie Godard illustre cela dans un livre intitulé Paroles de flic.

Le journaliste Jean-Marie Godard publie une enquête intitulée Paroles de flics (éditions Fayard) dans laquelle il montre les nombreux soucis que rencontrent au quotidien les agents de la police nationale. Invité des Grandes Gueules sur RMC, il s'est immiscé au coeur de la vie des fonctionnaires de police pour tenter de saisir les difficultés de ce métier hors-normes.

Durant ses visites, il a notamment été marqué par le manque de moyens et l'insalubrité de certains commissariats français.

"J’ai tourné en patrouille avec des policiers, il y en a qui m’ont invité chez eux. Il y a des histoires hallucinantes, deux témoignent que lorsqu’ils sont arrivés en poste, ils ont dû acheter leurs propres menottes", raconte-t-il.

"Il y en a pas mal qui viennent avec leur papier toilette"

Des soucis matériels qui sont récurrents selon le journaliste, alors que les policiers ont été nombreux a publier sur les réseaux sociaux à dénoncer leurs conditions de travail récemment en organisant un concours des photos les plus "choc" de leurs lieux de travail.

"Un autre agent de la BAC de nuit avait dû lui-aussi acheter ses propres menottes et ils les avait laissé sur son bureau, et elles ont disparu. Des collègues lui ont prises. Il a eu une bonne phrase : 'Il n’y a pas de voleurs dans la police, que des volés'. Il a aussi dû acheter sa lampe torche. Le papier toilette, il y en a pas mal qui viennent avec".

"Si vous entrez dans un squat, c'est pareil"

Evidemment, tous les commissariats ne sont pas logés à la même enseigne, mais Jean-Marie Godard a été confronté à des lieux qui ne seraient pas dignes de la fonction.

"J’ai vu des salles de détente du personnel, si vous entrez dans un squat c’est pareil. Des vieilles tables qui ont 30-40 ans, avec des chaises dépareillées dont on a l’impression qu’elles ont été récupérées dans les encombrants".

Et pourtant, il estime que "la plupart aiment leur métier" qui est une "vocation". Mais il a pu voir que certains "sont au bout du rouleau" et que certains finissent dans la drogue ou l'alcool pour supporter leur vie.

J.A. avec les GG